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  • : CAP Action Solidarite Clohars Carnoet
  • : Blog citoyen de CAP Action Solidarité, actif sur Clohars Carnoet et la Cocopaq, sur le développement durable et solidaire, la culture, la vie associative et politique
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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 10:54

Le 15 février est le dernier jour pour faire part aux commissaires enquêteurs de l'avis des citoyens sur ce projet en gestation depuis de très nombreuses années sur l'autre rive de la Laïta.

Voilà ce que CAPAS écrit sur le registre de l'enquête publique:

GuidelLePortVa.jpg

 

Monsieur le commissaire enquêteur,

 

 

Cap Action Solidarité , association citoyenne de Clohars Carnoët  a pour but de développer des actions et des propositions dans les domaines de l’environnement, de l’urbanisme, du social, de la culture, de l’économie, de la vie associative et politique de la commune et de l’intercommunalité dans une perspective de développement durable et solidaire.

A ce titre CAPAS fait des observations dans le cadre de l'enquête publique sur le dossier de demande d'autorisation d'extension du port de plaisance de Guidel, présenté par Lorient Agglomération.

 

1-Justification de cette extension


Faut-il pour obtenir  90 places supplémentaires pour des bateaux de moins de 10 m construire un aménagement qui ne couvrira que très partiellement les besoins avancés par Cap Lorient pour justifier  son projet : le nombre important de demandeurs inscrits sur la  liste d’attente auprès de la Capitainerie (252 demandes au 31 mars 2011- p 28 et 140 Etude d’impact)  est-il vraiment représentatif des demandes en attente puisqu ’un demandeur peut s’inscrire sur plusieurs listes dans différents ports ?

 

N’y a-t-il pas d’autre(s) solution(s)  à envisager surtout en un lieu particulièrement sensible comme l’est l’estuaire de la Laïta où

  • la barre qui existe en limite l’accès (p.32 – étude d’impact)  particulièrement par temps médiocre . «L’estuaire de la Laïta est caractérisé par une évolution morphodynamique très intense. » p.56  étude d’impact 
  • le chenal de faible profondeur dont le parcours varie très rapidement au grand dam des utilisateurs. « Le chenal d’accès aux ports n’est pas fixe dans le temps. Il divague selon la localisation des bancs de sable qui évoluent en fonction des conditions hydrologiques. Le fond du chenal est constitué d’un sable assez grossier recouvert de place en place par des galets. Face à l’anse du Bas-Pouldu, la rivedroite, de pente plus raide et limitée par le chenal, est formée par une plage de sable et de galets. » p.51 Etude d’impact
  • le clapot engendré par la houle dans le port-même peut être extrêment gênant pour les usagers .
  • l'accès du port est limité aux embarcations de tirant d’eau modéré et par beau temps ; il ne permet pas d’avoir un repli  sûr par mauvais temps (étude d'impact, p. 47 )

 

2-  Répercussions de cette extension sur l’environnement

 

Tout d’abord on peut s’interroger sur le fait que l’espace Natura 2000 soit limité précisemment aux alentours du tracé du port projeté en excluant celui-ci. Cela semble très opportun pour mener des projets comme celui envisagé !

 

  • Sur les paysages

La qualité du paysage de cet estuaire sera entachée comme le montre les esquisses p.33 de l’étude d’impact . En particulier les visuels perçus de la commune de Clohars Carnoët perturberont ce patrimoine paysager que constitue  cette rivière côtière  figurant sur la liste des sites majeurs restant à classer en France. L’impact visuel e la rive Gauche de la Laîta st aussi concerné.

 

  • Sur les milieux

Il est légitime de s’interroger sur les répercussions de cette extension sur la qualité des eaux aussi bien de l’estuaire que du milieu marin lui-même.

 

 En effet le dragage des 39 000 m3 de sable que nécessiterait le creusement du port à moins 3,2m  dans le port (les bateaux escomptés n’auront jamais un tel tirant d’eau !) mobilisera des sables souillés de différentes substances toxiques (en particulier le tributylétain). De l’ avis de l’Autorité de l’Environnement les tests et résultats présentés sur la qualité des sédiments sont à compléter.

 

     Ces 39000 m3 de sable dragués sont rejetés au jusant, 10h par jour, en

     fonction de la  marée à l’entrée de l’estuaire. Les deux autres solutions

     envisagées par le maîtred’ouvrage ont été rejetées en raison de

     difficultés techniques trop lourdes. Cependant, il est légitime de

     s’interroger sur les effets de ces rejets quant à la turbidité et au

     déplacement en mer de ces produits toxiques dans une zone où il est

     reconnu par ailleurs l’importante mouvance.    
     «  L’embouchure trouve son équilibre dynamique entre l’action directe

     de la  mer et celle de la Laïta. Ce système est donc par nature  instable

     et confère une morphologie variable à l’estuaire sableux de la Laïta.

     Ainsi, la morphologie de l’embouchure de la Laïta est difficilement

      prévisible. »        ( paragraphe 1-4-4-3, page 17 du projet EGIS EAU)

 

  • Implantation d’une base de jet-skis

 Ce « sport » particulièrement polluant ne devrait pas pouvoir avoir droit de citer dans l’environnement remarquable de l’estuaire de la Laïta. Il est polluant au niveau de l’énergie qu’il réclame en ces temps de réduction de l’énergie prônée par le Grenelle de l’ Environnement . Il est polluant par les nuisances très sonores troublant le calme de l’estuaire. Il est également polluant visuellement. Cette base se situerait  sur la zone d'attente de remontée des poissons migrateurs, dont le saumon.

 

Par contre la décision de créer une aire de carénage « propre » et de traiter les eaux de ruissellement des terre-pleins pour améliorer les alentours du port actuel sont des points positifs pour cette zone sensible.

 

 

3- A quel coût ?

 

Les citoyens ne peuvent pas ne pas s’interroger sur le coût d’un tel projet 

 

Les infrastructures de ce port en elles-mêmes ont un coût de revient TTC à  3 707 600 € TTC.

En y ajoutant les aménagements de l’aire de carénage, des parkings, des sanitaires, de la microdéchetterie, le total pour le contribuable est  de 5 083 000 € TTC en 2009.  (p.23 Etude d’Impact ).  Qu’en est-il aujourd’hui  en 2013?

Pour  une place créée le coût de revient est de  41 195 € TTC.

 

 Les aménagements à terre sont sûrement nécessaires et ont déjà un coût de 1 375 400€ TTC.

 

Sur qui va se répercuter cette facture  pour satisfaire la demande de quelques uns ?

 

 Les difficultés économiques actuelles retentissant sur nombre de personnes inciteraient à financer par de telles sommes des aménagements utiles à l’ensemble de la population. Ne peut-on envisager meilleure utilisation pour ces subsides?

 

 

On peut aussi s’interroger sur la finalité de l’agrandissement de ce port. Des visées spéculatives, de promesses d’emplois dans la filière nautisme dans la filière tourisme de la station balnéaire de Guidel ne sont-elles pas en filigrane de ces projets que l’on peut juger comme exhorbitant.

 

Pour toutes ces raisons CAPAS demande, Monsieur le Commissaire Enquêteur,à ce que vous prononciez un avis défavorable à l’extension du port de Guidel.

 

Veuillez agréer nos sentiments respectueux.

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commentaires

D
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Je soutiens les arguments suivants contre l’extension du port de Guidel :<br /> <br /> <br /> 1- Compte tenu de l’évolution de l’embouchure observée depuis soixante ans (de visu par votre serviteur), de l’absence de mesures contre l’ensablement de la dite embouchure depuis l’arrêt de la<br /> navigation sur la rivière, il est hautement probable que le franchissement deviendra de plus en plus problématique, voire même impossible sauf pour des petites embarcations à coque semi-planante<br /> et/ou des semi-rigides.<br /> <br /> <br /> 2- Il est effectivement scandaleux d’envisager le déversement des résidus de dragage dans l’estuaire sans avoir préalablement analysé leur composition et statué sur leur degré de toxicité.<br /> <br /> <br /> 3- L’ouvrage projeté constituera un obstacle pour le courant de la rivière, et il en résultera deux phénomènes: Un affouillement au pied de l’ouvrage, et un rejet des sédiments vers la rive<br /> opposée ( Clohars) avec des conséquences sur cette partie du port.<br /> <br /> <br /> 4- Organiser l’accueil des jet-skis est une provocation qui n’appelle aucun commentaire, je suppose que c’était une plaisanterie.<br /> <br /> <br /> Par ailleurs, un calcul rapide à partir du montant des dépenses d’investissement, des dépenses de personnel, des frais d’entretien et de réparations, montre que le prix de location devrait<br /> s’élever à près de 3 000 euros annuellement pour chacun des 200 anneaux, et sur vingt ans.<br /> <br /> <br /> Si les prix restent ceux qui sont affichés à Guidel pour 2013 ( de 600 à 900 euros pour 5 à 8 m) la note sera très salée pour les contribuables.<br /> <br /> <br /> Si cela est confirmé, on ne peut qu’être contre cette opération. Mais c’est aux contribuables de se prononcer, à conditions qu’ils soient informés !<br /> <br /> <br /> Je ne suis pas contre le principe d’un aménagement du port, mais à condition qu’il ne perturbe pas l’environnement et que les anneaux soient accordés à leur juste prix.<br /> <br /> <br />  <br />
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C
<br /> je partage cette analyse<br />
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