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  • : CAP Action Solidarite Clohars Carnoet
  • : Blog citoyen de CAP Action Solidarité, actif sur Clohars Carnoet et la Cocopaq, sur le développement durable et solidaire, la culture, la vie associative et politique
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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 20:48
on t'a appelé, t'a laissé des messages et rappelé, s'impatiente peut-être, s'énerve,


le ciel aujourd'hui est tout gris, caché blotti derrière les nuages, derrière les fenêtres, et la pluie confuse,


on t'a appelé, t'a dit d'écrire, qu'il serait temps maintenant, qu'il serait bien, et de présenter, d'offrir des vœux, de souhaiter une bonne année, que c'est l'époque, le moment encore,


derrière la nuit, soudaine et forte, et dure, violente,


tu as la tête ailleurs,


les nouvelles tristes,


tu as la tête ailleurs,




tu écris un peu, un tout petit peu, ne le savent pas, ne le lisent pas, écris pour eux, juste pour eux, en ont besoin,


tu penses à eux,

(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 14:07


tu vois les affiches, les images, qui annoncent, qui indiquent, et chez les commerçants, dans les abribus, sur les panneaux publicitaires, et puis s'effacent, aussitôt disparaissent, et d'autres maintenant,

 


Vannes l'expose en ce moment, le célèbre, et dans ses murs, dans son musée, ses galeries, le fête et l'offre, et Bignan aussi, plus loin, plus au au nord, ouvre un espace neuf et nouveau, plein, et le lui dédie, le lui consacre,


tu découvres tout ça, et tu t'affoles un peu, le temps court, rapide, l'année pressée,


tu ne peux pas écrire, tu n'as pas le temps, d'aller voir l'exposition, les expositions, de faire un texte, de faire une chronique, et tu t'affoles un peu,


et puis tu renonces, tu décides de renoncer, tu t'en moques,


tu n'écris pas, tu abandonnes, vas voir l'exposition juste et t'abandonnes, laisses la peinture te saisir, te traverser,



 


clarté des errances, dans le gris pénétré des paysages, de la nuit tâtonnée,

fourmillement des obscurités,


pierres pétries dans l'ocre des charrues,

dans le soleil impersonnel des naufrages,


terre traversée multiple,

d'inquiétude limpide,

de solitude exacte,


tu n'écris pas, tu notes ça juste, des bribes, des impressions, des sensations, et ne sont rien sans doute, ne signifient rien,


ton émotion,


laisses la peinture te submerger,

(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 09:40

tu as vu qu'elle était ouverte, qu'elle serait ouverte, et tu t'en es réjoui,


tu as pris un carnet et tu l'as noté, tu l'as écrit, pour le retenir, t'en souvenir, et tu sais que tu n'en auras pas besoin, que tu n'en as pas besoin, tu as envie d'aller la voir, tu l'attends, le désires, et depuis longtemps, et ton impatience,


tu ne l'oublies pas, tu es là-bas,


et puis le soleil,


elle est au fond, blottie dans le fond, toute cachée, dissimulée, et comme oubliée, comme délaissée,


le visage tracé clair et noir, la forme du visage dans les plis sages du vêtement, les mains priées fines, les lèvres murmurées,



et puis le silence, sa tristesse captive, exilée,


la silhouette endormie d'une femme, dans la profusion confuse du vitrail, et la farandole fixe des lettres latines, et puis le long, tout le long, quelques coups, et l'épaisseur sale, débordée du ciment, qu'une main non amoureuse,


elle ne s'est pas fâchée, ne s'est pas révoltée, ne s'est pas rebellée, elle est sage, elle ne dit rien, elle attend, comme oubliée, comme délaissée, elle attend,


(Photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 09:22
et puis le livre que tu lis, que tu es en train de lire, quitte la grisaille de Paris, les lieux parisiens, les rues, les immeubles, et s'éloigne soudain,


les vagues, le vent, et creusé, lové,


c'est la page 125, et tu es tout étonné de trouver les noms familiers, les mots, le paysage, et tu souris,


c'est un lieu qui n'existe plus sans doute, a changé, a bougé, et tu peux chercher les différences, les noter, et ce qui est parti, et ce qui est perdu,


la permanence des dunes, amoureuses folles, dans la courbe des corps, de la mer naufragée,


la nudité du silence à la brûlure partagée,


c'est un lieu qui n'existe plus, s'est éclipsé, s'est effacé, et seuls peut-être le sable fertile, la feuille blanche, la main nobélisée,


la page 125,


(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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2 novembre 2008 7 02 /11 /novembre /2008 18:42
tu n'écris pas,


il est tard maintenant, et la lumière maladroite, les mots fatigués,


tu n'écris pas,


il y a un nouvel habitant à Clohars, est arrivé l'autre jour, l'autre semaine, le lundi, s'est installé, s'est reposé, et dans un petit silence sage,


tu vas le voir, le rencontrer, et pour la première fois,


les mains petites, tendues, ouvertes, le corps, le visage, et se serre, se blottit, et la bouche, les lèvres, les sourires effleurés, les grands petits yeux gris qui regardent, qui te regardent, t'apprivoisent,


tu es tout bizarre quand tu sors, tout bouleversé, tout ému, quand tu rentres, et tu tournes, te retournes, et ne sais pas quoi dire, et ne sais plus quoi faire, et ne sais plus quoi dire,


la pauvreté des mots, de tes mots pauvres,


tu n'écris plus,


(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 21:46

les affiches ont été retirées, et les volets sont fermés, sont restés fermés, les fenêtres, et ni le vent, la pluie, le ciel écorché,


elle est partie, on lui a dit de partir, dit qu'il fallait qu'elle parte, qu'elle le devait, qu'il le fallait, et elle est partie,


tu lis ça dans les journaux, dans les articles des journaux, les textes, les messages qu'on t'adresse, qu'on t'envoie pour te dire, t'informer, et tu es tout étonné,


et puis tu ne comprends pas sans doute, tu ne comprends pas, ne sais pas,


tu sais les expositions juste, les toiles exposées, qui avaient recommencé à être exposées, les dessins, les livres et pour la première fois publiés, et puis tu sais les noms que tu as appris, que tu as découverts et appris, retenus, et Doigneau, Beaufrère, Steilen, Josso,


tu sais la promenade et la pluie, la grisaille silencieuse du fort du Loch,


tu sais le temps des rencontres, des échanges, les yeux brillés des enfants, des parents, les mains ravies qui essayent et découvrent, les classes invitées,


tu sais les sourires, la gentillesse des sourires qui accueillent, la lumière savante des déambulations, des explications, la vie, le rêve redonné de la femme qu'on appelle Marie Poupée,


sans doute tu ne sais pas, sans doute tu ne comprends pas, mais tu savais ça toi, tu savais ça, et c'était bien assez,


les volets sont fermés, les affiches retirées, la chaleur, les sourires,


la vie un instant, juste un instant recréée,


(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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12 septembre 2008 5 12 /09 /septembre /2008 12:33

tu arrives un peu en avance, tu attends, et le soleil déjà, dans la chaleur ronde des pierres, des arbres,
 


et puis il ne tarde pas, il a la clé dans sa poche, la sort, la glisse dans la serrure, et ouvre la chapelle, la porte de la chapelle, et puis il s'efface et t'invite à entrer,

 
la nuit toute encore calfeutrée, épaisse et humide, et déjà vacillante, vaincue, la clarté brusque et douce du vitrail, la ligne nette de la lumière entre les volets,

 

tu es venu voir la célébrité aujourd'hui, la star, la vedette, venu voir la parisienne, celle qui est allée là-bas, à Paris, qui est montée à Paris, et s'exposer, s'exhiber, et puis est revenue, est retournée,

 

il a allumé les lumières, a repoussé les ombres, la nuit,

 
elle est là, dans le cercle blanc d'une petite fenêtre, elle attend, toute sage, et tu imagines qu'elle sourit, qu'elle te sourit,


le bleu triste de ses yeux, des taches petites sur le rouge lumineux de son voile, le songe de ses mains, de son corps, de son visage, et la petite fille aux yeux bleus identiques, aux siens identiques,

 

on a peur toujours maintenant qu'elle parte, qu'elle reparte, qu'elle disparaisse, et loin, et une petite chaîne l'attache, la protège, qu'on la vole, 

 

elle le sait sans doute, et le regrette, le déplore, et seuls ses yeux tristes sur la nuit refermée,

 

(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 21:19

et puis la nuit lentement, la lumière grise, et bleue, le ciel qui maintenant s'éclipse, s'efface,


la porte de la chapelle est ouverte, est restée ouverte, et tu rentres, tu t'assois,


il y a du monde un peu, du bruit, des paroles, et une voix plus forte au micro, qui parle au micro, et c'est elle qui explique, qui expose,


tu t'es assis, tu es en retard, tu ne dis rien, tu es tout sage et tu te concentres,


la litanie des noms, des villages, des chapelles et des peintres, et sur l'écran au milieu, les images répétées des vitraux,



et puis la lumière maintenant fragile, fébrile, et la nuit à mesure,


tu regardes, la courbe creusée des pierres, l'ombre limpide des vitraux, la lumière qui se mêle à la nuit, qui peu à peu se mêle, se mélange, s'abstrait,


maintenant tu n'écoutes plus, tu regardes, tu rêves,


et puis les gens se lèvent, s'en vont soudain, glissent le long des bancs et s'en vont, et on se penche vers toi, te dit que la chapelle va fermer, que tu ne peux pas rester parce que la chapelle va fermer, et tu te lèves,


et puis quand tu sors, on te retient un peu, un tout petit peu, on te demande si tu as aimé, si tu as apprécié toi, si la conférence t'a plu,


la conférence, tu souris, tu dis que oui,

 

(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

 

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 10:59

maintenant il fait nuit, et tu t'es allongé dans l'herbe, t'es étendu, et seule l'humidité claire du sol, de la terre,


tu n'as plus bougé, tu regardes le ciel,


la transparence obscure de la nuit, la lumière fragile, sous le puzzle des nuages, les étoiles,


tu regardes les étoiles,


Clohars ne fait pas de lumière, ne gêne pas, ne dérange pas, et reste loin, au loin esquissé,



c'est la nuit des étoiles filantes, la nuit où il doit y avoir des étoiles filantes, où on peut les voir mieux, les voir bien, et nombreuses, pleines, répétées, et tu t'es allongé dans l'herbe, et tu regardes le ciel,


la lumière filante, fuyante, dans la nuit embrasée,


tu fais des voeux sûrement, pour toi, et pour tous, pour tout le monde, pour chacun,


il est tard, et tu es bien,


la nuit emplit tes yeux, le ciel, les étoiles multipliées,


tu es bien, et tu fermes tes paupières,


tu t'endors,


(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 12:40

tu es parti un peu, tu es revenu,


et puis tu vas à la boulangerie, et tu trouves qu'il y a du monde, qu'il y a beaucoup de monde, et attend dehors même, se suit, patiente, et tu fais pareil toi aussi, te mets derrière, et tu es un peu étonné juste de voir la foule, les gens nombreux, et qui arrivent encore, sortent de voitures qui ne s'arrêtent pas, ne s'arrêtent plus, et ne peuvent plus, et se garer, parce que tout est pris, parce que tout est plein, et les places complètes, serrées, tu attends tranquillement toi, et tu réfléchis, et tu te dis que ce doit être dimanche, et que c'est normal donc puisque c'est dimanche, et tu attends tranquillement,


et puis tu vas à la mer, et tu trouves qu'il y a du monde, qu'il y a beaucoup de monde, et sur le parking qui t'emmène loin, et sur la plage et restes loin, et dans l'eau, et nages au loin, tu es un peu étonné c'est sûr, et tu regardes, les familles, les enfants sous les parasols, et les chapeaux, les châteaux, et puis tu réfléchis et te dis que ce doit être le soleil, la violence blanche et claire du soleil retrouvé, et que c'est normal donc, puisque c'est soleil,


et puis tu vas marcher le soir, et tu trouves qu'il y a du monde, qu'il y a beaucoup de monde, et les rires des enfants qui s'attardent, les jeux sur la plage étirée, les couples, les familles à la nuit enlacée, et tu ne trouves pas de place en terrasse, et tu dois attendre, patienter, pour une glace, tu n'es plus étonné, tu réfléchis, et tu te dis que non, que tu t'es trompé, que ce n'est pas dimanche, que ce n'est pas soleil, et tu regroupes ce que tu sais, les informations que tu sais, que tu as, et ce que tu as vu, ce que tu as entendu, les langues différentes, les langues autres et différentes, et les chiffres nouveaux des départements, et les maisons qui s'éveillent, et tu sais que ça y est, que maintenant ça y est, que l'été est là, tu souris,


(photo originale. Reproduction interdite sans accord de l'auteur. Nous contacter)

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