tu es parti un peu, tu es revenu,
et puis tu vas à la boulangerie, et tu trouves qu'il y a du monde, qu'il y a beaucoup de monde, et attend dehors même, se suit, patiente, et tu fais pareil toi aussi, te mets derrière, et tu es un peu étonné juste de voir la foule, les gens nombreux, et qui arrivent encore, sortent de voitures qui ne s'arrêtent pas, ne s'arrêtent plus, et ne peuvent plus, et se garer, parce que tout est pris, parce que tout est plein, et les places complètes, serrées, tu attends tranquillement toi, et tu réfléchis, et tu te dis que ce doit être dimanche, et que c'est normal donc puisque c'est dimanche, et tu attends tranquillement,
et puis tu vas à la mer, et tu trouves qu'il y a du monde, qu'il y a beaucoup de monde, et sur le parking qui t'emmène loin, et sur la plage et restes loin, et dans l'eau, et nages au loin, tu es un peu étonné c'est sûr, et tu regardes, les familles, les enfants sous les parasols, et les chapeaux, les châteaux, et puis tu réfléchis et te dis que ce doit être le soleil, la violence blanche et claire du soleil retrouvé, et que c'est normal donc, puisque c'est soleil,
et puis tu vas marcher le soir, et tu trouves qu'il y a du monde, qu'il y a beaucoup de monde, et les rires des enfants qui s'attardent, les jeux sur la plage étirée, les couples, les familles à la nuit enlacée, et tu ne trouves pas de place en terrasse, et tu dois attendre, patienter, pour une glace, tu n'es plus étonné, tu réfléchis, et tu te dis que non, que tu t'es trompé, que ce n'est pas dimanche, que ce n'est pas soleil, et tu regroupes ce que tu sais, les informations que tu sais, que tu as, et ce que tu as vu, ce que tu as entendu, les langues différentes, les langues autres et différentes, et les chiffres nouveaux des départements, et les maisons qui s'éveillent, et tu sais que ça y est, que maintenant ça y est, que l'été est là, tu souris,
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