La Loi Littoral
La Loi Littoral est une loi qui vise à encadrer l'aménagement de la côte et des grands plans d’eau intérieurs pour la protéger des excès de la spéculation immobilière.
Cette loi, votée à l'unanimité par le Parlement, est entrée en vigueur le 3 janvier 1986.
Elle est codifiée dans les articles L.146-1 à L.146-9 (cliquez là) du Code de l'urbanisme.
Sont considérées comme communes littorales les communes :
- Riveraines des mers et océans, des étangs salés, des plans d'eau intérieurs d'une superficie supérieure à 1 000 hectares.
- Riveraines des estuaires et des deltas lorsqu'elles sont situées en aval de la limite de salure des eaux et participent aux équilibres économiques et écologiques littoraux.
Le fait, pour une commune, d’avoir une rive maritime, même de petite ampleur, entraine l’application de la loi littoral sur l’ensemble de la commune
Hiérarchie des documents
La Loi Littoral s’impose aux documents d’urbanisme SCOT et PLU, qui doivent être compatibles avec elle.
Le SCOT
Le SCOT du Pays de Quimperlé, a dégagé, dans son Document d’Orientation générale (cliquez là) une philosophie d’application de la Loi Littoral que nous décrivons ci-dessous.
Rappelons tout d’abord que cette loi distingue différents espaces pour son application, en dehors des espaces submersibles (domaine public maritime), qui relèvent d’une autre loi :
- Bande des 100 m cartographiables
- Espaces proches du rivage
- Espaces non proches du rivage
La notion essentielle est celle d’extension de l’urbanisation.
Dans tous les cas, elle ne peut être réalisée qu’en continuité des villages et agglomérations existants ou sous forme de hameaux nouveaux intégrés à l’environnement.
La bande des 100 m
Aucune extension limitée d’urbanisation en dehors des zones d’urbanisation n’est autorisée à l’exception des constructions ou installations nécessaires aux activités économiques nécessitant la proximité de l’eau.
Le SCOT a considéré que cela concernait la conchyliculture et les ouvrages portuaires (activités nautiques, accueil des usagers).
Les installations sont soumises à enquête publique et doivent donner lieu à des prescriptions qualitatives et environnementales dans les PLU.
Hôtels, campings, mobil-homes, commerces, thalasso, parkings et chapiteaux sont interdits.
Les P.L.U. ont la possibilité de reporter cette limite au delà des 100 m.
Espaces proches du rivage
La notion d’espace proche du rivage est une notion qui peut donner lieu à interprétation.
Dans l’esprit, il s’agit de prendre en compte différents critères qui permettent de caractériser les espaces concernés telles que la distance par rapport au rivage de la mer, le caractère urbanisé ou non des espaces séparant les terrains de la mer, l’existence d’une covisibilité entre les secteurs concernés et la mer, l’existence d’une coupure physique (voie de chemin de fer, autoroute, route).
Afin d’éviter toute contestation le Scot du Pays Quimperlé en a tracé la délimitation
Dans cette zone l’extension de l’urbanisation doit être limitée.
Elle se jugera au travers de la densité, de la surface construite, de l’étendue de la zone ouverte à urbanisation.
Elle sera conditionnée par :
- Un enjeu urbanistique d’amélioration
- Aux fonctionnalités du projet dans une optique de renforcement de l’offre de services et de commerces liés à un tourisme de caractère
- A la réalisation de parkings paysagers et non imperméabilisés
- Au maintien d’une activité agricole
Le espaces non proches du rivage
En dehors des agglomérations et villages, les extensions d’urbanisation sont tolérées, mais réglementées, sur les ensembles bâtis semi-isolés et les hameaux de grande taille.
Les ensembles bâtis semi-isolés regroupent des ensembles agglomérés au centre urbain mais relativement isolés du centre bourg. Ils ont une taille notable..
Les hameaux de grande taille regroupent une quinzaine de maison groupées et comportent un espace public.
L’extension de l’urbanisation pourra se faire également en hameaux nouveaux intégrés à l’environnement.
Ces hameaux n’auront pas une vocation résidentielle mais seront destinés à accueillir un développement lié au tourisme.
Concernant le bâti isolé et les hameaux de petite taille (de 2 à 15 constructions proches) l’extension sera déconseillée. On pourra cependant :
- Etendre de façon mesurée les bâtiments existants
- Implanter des bâtiments annexes aux habitations nécessaires au fonctionnement des commerces et services.
( A Suivre : Le PLU (PADD) de Clohars et la loi littoral)