Composition
Un pesticide est composé de deux types de substances :
- une ou plusieurs matières actives : ce sont elles qui confèrent au produit l’effet poison désiré (ex : le glyphosate chez de nombreux désherbants dont le Round Up)
- un ou plusieurs additifs qui renforcent l’efficacité et la sécurité du produit : répulsif, vomitif, solvant .
Type d’activité.
Type | Activité | Description activité |
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Herbicide | De contact | Agit sur les parties de la plante avec lesquelles il entre en contact |
| Systémique | Absorbé par la plante, se déplace à l’intérieur de celle-ci |
| Sélectif | Ne contrôle que certaines plantes parmi celles qui sont traitées |
| Total | Contrôle toutes les plantes traitées |
| Résiduaire | Se dégrade lentement et contrôle les plantes pour une longue période |
| Non-résiduaire | Est rapidement inactif après son application et ne contrôle les plantes que sur une courte période |
Fongicide | Préventif | Protège la plante en empêchant que la maladie se développe |
| Curatif | Réprime une maladie qui est déjà développée |
Insecticide | De contact | Agit lorsque l’insecte entre en contact avec le produit |
| D’inhalation | Agit lorsque l’insecte respire le produit |
| D’ingestion | Agit lorsque l’insecte se nourrit du produit |
Mode d’action
Les pesticides peuvent être regroupés selon le mode d’action de l’organisme indésirable sur lequel ils agissent
En voici quelques exemples.
Les insecticides contrôlent les insectes :
- en interférant sur leur système nerveux, ou
- en empêchant leur mue.
Les herbicides contrôlent les plantes :
- en inhibant leur photosynthèse, ou
- en reproduisant les effets des régulateurs de croissance produits naturellement par celles-ci.
Les fongicides contrôlent les champignons :
- en inhibant la synthèse de leurs acides aminés, ou
- en interférant sur leur division cellulaire.
Réglementation et homologation
Les pesticides sont soumis à une autorisation de mise sur le marché vérifiant le degré de toxicité pour l’homme et son environnement.
Cette homologation est soumise à toute une batterie de tests visant à prouver l’efficacité et l’innocuité du pesticide pour l’homme, les animaux et l’environnement.
Pour chaque pesticide est établi une « dossier toxicologique », produit à partir de diverses études réaliser sur des rats afin de déterminer des données comme la dose létale, ou encore étudier sur le long terme les effets d’une exposition répétée au pesticide
Enfin, des tests doivent vérifier si le produit présente un « potentiel oncogénique » (cancérigène), « tératogène » (capable de provoquer des malformations congénitales) ou « mutagène » (capable de modifier de manière permanente et transmissible l’ADN des sujets exposés.
Ces tests semblent assurer une certaine garantie quant à la sécurité des pesticides qui obtiennent l’homologation, mais le bât blesse lorsque l’on apprend que toutes ces études toxicologiques sont menées non pas dans des laboratoires étatiques, mais par dans les laboratoires des firmes demandeuses de l’homologation, ce qui peut avoir des conséquences sur l’impartialité des résultats…
Les données sont ensuite examinées par des experts de la commission d’homologation qui donnent leur avis sur le produit mais bien souvent les études ne sont pas reprises et les « experts » se contentent de résumés , une faiblesse du système qui ouvre des possibilités de fraude.
Quelques chiffres
Evolution des ventes de pesticides (France)
| 2001 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2008 |
Tonnage | 99 600 | 74 500 | 76 100 | 78 300 | 71 600 | 78 600 |
Euros (milliards) |
| 1,66 | 1,799 | 1,87 | 1,71 | 2,064 |
Après une importante chute entre 2001 et 2003, le volume de pesticides reste à peu près constant depuis. Le Chiffre d'Affaire, lui, augmente de 25% sur la même période : On utilise moins de pesticides, mais ils sont plus chers car plus sophistiqués et plus efficaces (toxiques ?)
Le volume d’insecticides baisse nettement. Celui des herbicides et fongicides augmente.
Biogradabilité
Les matières actives des pesticides sont toutes, maintenant, censément, biodégradables (c’est à dire transformables en eau, CO2, sels minéraux mais la question est : « en combien de temps » ???)
Une molécule de pesticide peut, au cours du temps, se transformer en une autre molécule (métabolite) dont le temps de dégradation peut être différent.
Pour obtenir son homologation un pesticide doit garantir :
- une biodégrabilité à 90 % sous un an
- une biodégrabilité à 50 % sous 3 mois
En réalité la biodégrabilité dépend de plusieurs facteurs :
- la molécule elle même
- du sol (type de sol, ph, température teneur en eau)
Des doutes sont émis sur le suivi réel de ces normes. Monsanto a été condamné en France pour publicité mensongère, ayant déclaré son Roundup biodégradable.
Les pesticides dits de première génération (DDT, PCB, Dioxine), sont
des Polluants Organiques Persistants (POP). Ils peuvent continuer à
polluer plusieurs dizaines d’années après leur application.
Cette génération de pesticides est interdite par la Convention de Stockholm depuis 2004.
Il subsiste encore de grandes quantités périmées en stock de ces produits, particulièrement en Asie, Afrique et Europe de l’Est.
Beaucoup sont stockés à ciel ouvert !