/fdata%2F2024275%2Favatar-blog-1048591066-tmpphpnBNJeN.jpeg){kind=avatar}
Etat des lieux
Lors des dernières élections municipales de Clohars Carnoët les positions sur le devenir de la friche industrielle de Doëlan étaient bien tranchées.
Les deux listes de gauche, avec des nuances, considéraient que la collectivité devait reprendre la main sur ce dossier dans le sens de l'intérêt général et pour cela préempter le terrain, définir un projet d'intérêt général avec des partenaires privés et publics.
Pour notre part, nous voulions intégrer ce dossier dans le dossier plus général de la revitalisation de Doëlan. Nous expliquions également que la « préemption » pouvait être accomplie en utilisant les moyens de l'Etablissement Public Foncier en projet de création à la région, ce qui permettait de ne pas grever le budget de la commune.
Les listes de droite partaient du principe que c'était un problème privé et que la commune n'avait ni le droit ni le budget pour intervenir dans cette affaire.
La plus « audacieuse », celle de Joël Chenot envisageait de discuter avec Eiffage pour en faire corriger les aspects les plus contestables de son projet.
L'une des premières actions du nouveau maire Jacques Juloux fut de proposer au conseil de le mandater pour reprendre contact avec Eiffage pour s'informer de l'état du dossier, de l'existence ou non d'un compromis de vente et d'un nouveau permis de construire et d'indiquer à Eiffage son intention de « voir naître un nouveau projet, porteur des valeurs défendues par les élus » ...
La décision fut la suivante : « Le Conseil municipal, à l'unanimité, donne mandat au Maire pour contacter les intéressés à la vente du site de Capitaine Cook et prendre toute initiative de nature à sauvegarder l'intérêt général ».
Nous appuyons, bien entendu, cette démarche.
Jacques Juloux a, avec quelques adjoints, rencontré les représentants d'Eiffage le 16 mai 2008. Des articles parus dans la presse et des communications faites au conseil municipal, on peut en retenir des certitudes et lister les demandes faites à Eiffage pour améliorer son projet. Et se poser des questions ...
Certitudes :
. Eiffage ne lâche pas le morceau et le compromis de vente avec Intermarché court toujours.
. Eiffage veut maintenir la « philosophie » de son projet, basé sur des résidences para hôtelières avec défiscalisation.
. Rien n'est acté avec Eiffage concernant les demandes ci-dessous contrairement à une communication ambiguë faite dans les journaux (voir notamment le titre du journal Le Télégramme du 16 mai intitulé « Eiffage à Doëlan. Un accord pour un projet très remanié »)
. Maintien d'une salle pour séminaire de 30 personnes.
Demandes :
. Rétrocession à la commune de la maison Berthèle qui pourrait accueillir un petit musée évoquant le passé du site.
. Ouverture d'un restaurant en front de mer construit par Eiffage accessible à tous.
. Diminution du nombre de chambres disponibles, de plus petite taille (chiffre de 62 donné par Jacques Juloux lors du dernier conseil municipal au lieu de 68 dans le projet précédent).
. Accessibilité de l'ensemble aux piétons
Interrogations :
. Quelle est la durée du compromis de vente (elle ne peut pas être éternelle) ?
. La rétrocession de la maison Berthèle serait-elle une concession d'Eiffage ou un fait d'ores et déjà acquis comme le laisse entendre (cliquez là) la réponse de J.L. Borloo à Denise Lemoigne, une des porte-paroles du collectif Défense de Doëlan ?
. Que signifie le mot rétrocession (don d'Eiffage à la collectivité ou revente) ?
. Même question pour les allées piétonnières ?
. Quels seraient la nature et le volume des emplois locaux créés sur la commune par ce projet ?
. Ce nouveau projet est-il conforme à la ZPPAUP en cours d'élaboration ?
Une quinzaine de jours après, quelques élus de la majorité ainsi que la présidente de Doëlan Clohars Environnement ont visité le site d'Eiffage à Pornichet. Aucun représentant de CAPAS n'a eu le privilège d'être invité.
De ce que l'on en sait, notamment la consultation du site Internet qui en vante les mérites (cliquez là) et les conversations avec des personnes ayant visité le site, ce complexe n'a pas grand chose à voir avec ce qui est prévu à Doëlan :
- Le site est beaucoup plus grand (3 hectares contre 8 000 m²)
- Le site contient à la fois quatre petits immeubles et un hôtel de luxe de 60 chambres.
- Le site est clos
- Le site héberge des activités sportives nombreuses
- Le site se situe à 300 m d'une plage et à proximité de La Baule.
Nous en sommes là et une nouvelle rencontre est prévue avec la société de gestion.
En supposant, ce qui est loin d'être acquis, Eiffage devant faire ses comptes, que les demandes telles qu'elles sont exposées soient toutes mises en œuvre, notre analyse est la suivante :
Points positifs :
- La création d'un restaurant « assez indépendant » du projet immobilier.
- La rétrocession de la maison Berthèle, sous réserve que ce soit réellement une concession.
- L'ouverture du site au public.
Points négatifs :
- La possibilité pour les piétons de se balader autour des résidences semble une aumône faite à la population. On est loin de l'idée initiale de mise à disposition de la beauté du site à tous.
- Surtout, et c'est là l'essentiel, l'ensemble reste beaucoup trop dense (probablement même encore plus dense qu'avant avec le restaurant) avec 62 chambres conduisant à autant de places de parking. On peut imaginer, en plein été un afflux de touristes d'environ 200 personnes supplémentaires généré par la résidence et l'hôtel rendant totalement impraticables les lieux. La manifestation organisée l'été 2006 par le collectif avec 50 voitures l'avait amplement démontré.
Pour nous, le compte n'y est pas. Il s'agirait là d'un projet « un peu moins mauvais » que le précédent, pas du tout conforme à nos ambitions pour Doëlan.
Nous comprenons que la mairie actuelle ait le souci d'aller vite après l'abandon en rase campagne de leurs responsabilités par l'ancienne municipalité.
A suivre
