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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 08:39
Après avoir rappelé les axes majeurs de la loi littoral et la façon dont le Scot entend qu’ils soient traités sur le territoire, nous sommes en mesure de parcourir le projet de PADD du PLU de Clohars Carnoët sous l’angle du respect de cette loi.


Une contrainte importante ? 

 

Le document démarre en fanfare puisque le Titre III de l’avant-propos est intitulé « La Loi Littoral, une contrainte importante du développement de la commune ».

 

Comme toute loi, celle-ci entraine des contraintes, comme celles que la commune connait pour déterminer le site de sa nouvelle station d’épuration.

 

Elle présente, néanmoins, des aspects positifs bien plus importants qui ont permis de préserver, à Clohars comme ailleurs, la bande  côtière de l’appétit des spéculateurs immobiliers.

 

Parce que les mots employés ne sont pas neutres et qu’ils peuvent sous-entendre des intentions autres, nous suggérons aux auteurs de ce texte d’employer le terme « respect », plus approprié.

Comme dans le SCOT.


L'urbanisation

 


Une urbanisation importante est prévue dans le projet de PADD.

Conformément à la loi littoral, celle-ci est prévue essentiellement en continuité du centre bourg.

Une extension mesurée est prévue à Doëlan et au Pouldu.

Concernant les hameaux, il est prévu de « combler les espaces interstitiels vacants tout en respectant l’enveloppe actuelle du bâti ».

 

Vu sous l’angle de la Loi Littoral, l’urbanisation du centre bourg n’appelle pas de remarques particulières.

 

Il n’en est pas de même au sujet de  Doëlan et du Pouldu.

 

L’analyse des cartes figurant dans les axes 3 et 8 montrent qu’une bonne partie de ces deux villages figurent dans la zone « Espaces proches du rivage » définie dans le loi littoral (cliquez là pour lire l'article contenant cette carte).

 

Or la Loi Littoral indique que l’urbanisation de ces espaces doit être limitée. En tout état de cause, une telle urbanisation doit se faire en continuité avec l’urbanisation.

Sur les cartes figurant dans l’axe 8, ces nouvelles urbanisations  ne sont pas clairement marquées.

Faut-il considérer qu'elles sont matérialisées dans les ovales saumon intitulés « Pôle dense – restructuration ». Si c’est le cas, la continuité d’urbanisation n’est pas évidente.

 

  Axe-8-Pouldu-copie-1.jpg

Par ailleurs, toujours dans cet axe 8, il est fait mention à Doëlan rive gauche de « nouvelle zones à urbaniser ». Ces zones ne sont pas répertoriées sur la carte.

 

Axe 8 Doelan-copie-1


Hameaux 

 


L’urbanisation des hameaux est décrite de façon ambigüe.

 

On constate qu’il n’est pas fait état de la différence, faite par le SCOT, entre les hameaux de grande taille (au moins 15 constructions) et les hameaux de petite taille (de 2 à 14).

 

Faut-il considérer que la centaine de hameaux matérialisés par des taches jaunes sur la carte de l’axe 3 sont des hameaux de petite taille ?

Padd-hameaux.gif 

Dans ce cas, comment comprendre la phrase « combler les espaces interstitiels » ?

 

S’il s’agit de construire, dans une logique de « dent creuse » de nouveaux bâtiments entre deux maisons d’un même hameau de petite taille, cela entre en contradiction avec la Loi Littoral et les précisions qu’en a donné le Scot qui ne prévoit que des extensions de bâtiments existants ou la construction d’annexes à ceux-ci.

A contrario, il semble possible de combler des dents creuses dans les hameaux de grande taille.

 

Ce point mérite d’être clarifié.


Les coupures d'urbanisation 

 

 

La Loi Littoral dans son article L146-2 prévoit que les SCOT et PLU doivent prévoir des coupures d’urbanisation.

Le SCOT en a prévu  4 :

 

coupure urbanisation littoral 2 Clohars-copie-1
 

 

Le PADD en a également prévu 4 mais en a en fait rajouté une (à l’est du  n° 3 sur la carte ci-dessus ), ce qui est permis  par le SCOT, et en a supprimé une autre ( n° 4, du côté du Bas Pouldu), ce qui n’est pas prévu par le SCOT.

 


Suite à la réunion des « Personnalités Publiques Associées » qui a eu lieu le vendredi 5 février, il a été demandé le rajout de cette coupure sur le PADD.

 

Le SCOT a également prévu, en dehors des coupures littorales, des coupures paysagères, au nombre de 6.

 

coupure-urbanisation-hors-littoral-clohars.gif


Aucune de ces 6 coupures ne se retrouve dans le PADD.

Il faudra  les y inclure.


La bande des 100 m 

 

 

La Loi Littoral permet une augmentation de cette limite. Cela n’est pas proposé dans le PADD, mais ce n'est pas, bien sûr, obligatoire.

 

La Loi Littoral prévoyant la possibilité de construction ou d’installations nécessaires aux activités économiques nécessitant la présence de l’eau, le SCOT a détaillé ces activités.

 

Parmi celles ci figurent les activités nautiques et le SCOT indique que, dans ce cas les installations sont soumises à enquête publique et doivent donner lieu à des prescriptions qualitatives et environnementales dans les PLU.

Il appartiendra, ce n’est pas le rôle du PADD, à la partie règlement du PLU de le faire.


Routes et parkings 

 

Dans l’axe 8 « Améliorer les Déplacements pout tous » un certain nombre de routes nouvelles sont prévues, notamment au moins une à Doëlan rive droite et une au Pouldu..

 

Ces routes ne sont pas contradictoires avec la loi littoral car seules  « les nouvelles routes de transit doivent être localisées à une distance minimale de 2 000 mètres du rivage ».

 

Or ces routes ne sont pas des routes de transit (routes parallèles au rivage) mais des routes de desserte locale.

La question de l’utilité, du coût, des possibles atteintes à l’environnement de ces routes est un autre sujet qui sera traité ultérieurement.

 

Le PADD reprend à son compte, et il faut s’en réjouir, la préconisation du SCOT d’envisager un report sur l'arrière des sites de stationnement en bord de mer selon les exigences de la loi Littoral.

 

On peut toutefois se demander si les aires de stationnement prévues sur Doëlan (rive droite et rive gauche) et au Bas  Pouldu se situent bien « sur l’arrière », notion qu’il faudrait définir plus précisément.

 

 

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commentaires

P
<br /> Bonjour,<br /> Il serait intéressant de savoir à combien de reprises la loi littoral a été violée sur le littoral charentais.....<br /> Quand je disais que cette loi est une brave fille peu farouche, je ne pensais pas hélas avoir raison à ce point.<br /> Peut-être faudrait-il penser à établir un loi pour protéger les hommes, après avoir tenté de protéger la nature....<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Demander  une dérogation n'est pas "s'assoir dessus" la loi littoral mais appliquer l'article L146-8 de la loi.<br /> <br /> Comme toute dérogation elle est, ce qui est normal, contraignante : il faut que la commune puisse prouver qu'il n'y a pas d'autres solutions à cout économique équivalent, que le préfet la<br /> transmette au ministre, que celui-ci l'accepte.<br /> <br /> Il faut donc un dossier béton, une analyse des couts favorable, une volonté farouche de la part du demandeur de soutenir la demande.<br /> <br /> Toutes choses qui n'ont pas été faites par le groupe de travail pour FC quand c'était possible !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Personne ne met en doute la nécessité de préserver ce qu’il reste du littoral naturel du saccage de l’urbanisation sauvage.<br /> <br /> <br /> La loi littoral n’est pas parfaite, mais elle a le mérite d’exister et il faut la conserver sans la bricoler sous peine d’en faire un chiffon de papier.<br /> <br /> <br /> Mais cela dit nous devons conserver notre esprit critique et demeurer attentifs à ses imperfections.<br /> <br /> <br /> On peut par exemple relever des termes comme:<br /> <br /> <br /> - Coupures d’urbanisation.<br /> <br /> <br /> - Extension limitée.<br /> <br /> <br /> - Covisibilité.<br /> <br /> <br /> - Gestion économe de l’espace.<br /> <br /> <br /> - Espaces proches du rivage.<br /> <br /> <br /> - Et d’autres….<br /> <br /> <br /> Qui sont des mots valises dans lesquels on peut mettre ce qu’on veut. Faute d’une définition précise ces mots peuvent servir de paravent à des manoeuvres de contournement jouant sur l’ambigüité<br /> des termes.<br /> <br /> <br /> Quant au tabou de la fameuse bande des cent mètres , certaines communes s’assoient dessus , voir par exemple la station d’épuration de Guétary, que vous devez connaître.<br /> <br /> <br /> La construction de cette station fait jurisprudence, si ce terme a un sens. Alors pourquoi interdire ailleurs ce que l’on a autorisé à Guétary ?<br /> <br /> <br /> Les dérogations sont-elles réservées à quelques happy few ? Dans ce cas il faut nous dire lesquels.<br /> <br /> <br /> On voit bien que cette loi littoral est une brave fille qui se laisse facilement trousser pour peu que l’on y mette les formes…..<br /> <br /> <br /> Amicales salutations.<br /> <br /> <br /> Guy Pogam<br /> <br /> <br /> <br />
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U
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Ayant travailler sur une mise en application de la loi "dite" littoral sur plusieurs commune de la côte Atlantique, afin de l'intégrer dans leur PLU, je me doit de réagir sur le précédent post.<br />  Je ne suis pas d'accird avec ce qui vient d'être écrit.<br /> En effet je pense que la loi "littoral" peut trés bien lutter contre l'établissement d'un véritable front de mer par l'intermédiaire des coupures d'urbanisation qui doivent cerner le bâti existant<br /> sur une commune déjà bien fournie. Puis dans une moindre mesure en établissant des EBC pour les espaces boisés "les plus significatifs" par leur taille par exemple (car trés peu d'essences nobles<br /> sur le littoral Aquitain). Mais ces prérogatives de la loi "littoral" ne sont pas les seules, car elle prévoit une extension limitée, au delà des cents mètres certes mais qui s'avère TRES limitée<br /> dans ce que la loi "littoral" appel les "espaces proches du rivage" limitée par la fameuse covisibilité. Si l'on consulte la jurisprudence on s'aperçoit alors que beaucoup de projet d'urbanisme ont<br /> été annulé par le juge administratif car ils se situés justement dans ces espaces proches du rivage, qui peuvent s'étendre jusqu'à plus de 7km du rivage!!<br /> <br /> Enfin il ya l'extension de l'urbanisation limitée en dehors des bourgs existants, qui elle est assez contraignante reprenant la loi "SRU", et son principe de "gestion économe de l'espace".<br /> <br /> Loi "littoral" si elle s'est fait connâitre par sa fameuse bande des cents mètres inconstructible ne se limite pas à cette dernière beaucoup d'autre de ces principes sont aussi contraignants et<br /> laisse bien peu de marge aux élus communaux ce qui est d'ailleurs le principale arguments des anti loi "littoral" qui accuses cette dernière de "vitrifier les territoires des communes littorales et<br /> d'enlever du pouvoir aux élus loocaux.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> La loi littoral, comme toute loi cadre, est imprécise sur de nombreux points et donc ouvre la porte à beaucoup d’interprétations. Ces interprétations peuvent parfois mener à des résultats<br /> inverses du but initial.<br /> <br /> <br /> Par exemple la loi veut lutter contre le « mitage ». On ne voit pas en quoi le « mitage » est plus gênant que les lotissements , mais bon…En vertu de ce principe on ne peut plus construire que<br /> dans le prolongement du bâti; ce qui conduit à barrer la zone côtière d’une urbanisation quasi continue , certes à plus de cent mètres de la mer, mais créant une sorte de mur visuel comme on en<br /> voit hélas trop souvent . Il paraît que c’est le top de la nouvelle architecture littorale…Comme en plus on ne pourra plus construire de route en zone littorale, il en résulte que l‘on pourra<br /> longer la côte sans jamais voir la mer…..Le législateur a bien réalisé ce risque puisque des « ouvertures » ont été prévues. On sait bien ce qu’il adviendra de ces « petits arpents du bon Dieu »<br /> sous la pression immobilière. Pauvre Kerzellec et pauvre Saint Julien..<br /> <br /> <br /> Un conseiller a quand même fait remarquer au législateur que la stricte application de la règle des cent mètres et de la continuité du bâti conduisait à rendre obligatoire la construction des<br /> stations d’épuration au milieu des habitations. Pour masquer cet impair et éviter le ridicule il a été prévu des dérogations « exceptionnelles » . Il y a des communes qui sont plus<br /> exceptionnelles que d’autres….<br /> <br /> <br /> Voici donc une loi cadre qui n’a pas fini de faire parler d’elle.<br /> <br /> <br /> <br />
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